Ce projet invitait les étudiants de DSAA DP à reconstruire l’apparence d’objets issus du domaine de l’électroménager en reconsidérant la notion de désir et donc l’apparence d’objets à dominante technique issu d’un imaginaire du Progrès…
Cette large typologie d’objets est en effet dominée par une approche
rationnelle de la conception formelle, souvent répétitive plastiquement, mais également par la stratégie de «capotage» mise en place par la culture de l’esthétique industrielle.
Leur mission était donc de réinventer sans contrainte de réalisme technique et normatif, l’apparence de l’objet sélectionné en interrogeant les usages, les manipulations, la dimension symbolique, la réparabilité, etc.
Catégorie : projets 2024-2025
Design global : signalétique douce
Les étudiants de DSAA1, constitués en équipes pluridisciplinaires, viennent de prendre contact avec leur projet de design global. Il s’agit d’une commande passée par la ville de Melle dans les Deux Sèvres pour laquelle ils sont invités à concevoir une signalétique opérationnelle mais non invasive à même de permettre aux touristes comme aux Mellois de profiter des richesses de ce territoire fort de son patrimoine vivant, bâti et culturel. La ville de Melle est en effet engagé dans une politique économique, culturelle (Biennale d’art contemporain) et écologique très ambitieuse.
La première étape de visite sur site et de rencontre avec différents acteurs impliqués dans le projet a eu lieu en ce début janvier, place maintenant aux phase d’analyse et de recherche.
Un design non régulier
La notion de «standard» est historiquement fondatrice de l’activité du designer initialement convoqué pour mettre «du beau dans l’utile»* et notamment dans la production d’objets en série. Cette notion de standard industriel est omniprésente dans des domaines de performance comme celui de l’outillage car elle permet d’assurer de générer des formes à partir de catalogues de pièces similaires et disponibles ainsi que d’assurer une réparabilité. Standardisées, ces pièces sont ultra-disponibles en quantité.
Chaque étudiant s’est vu confier la réalisation d’un ou plusieurs éléments de mobilier à parti d’un élément de liaison standard, en s’attachant à tirer parti de l’élément de liaison fourni :
– dans la fonction de l’objet réalisé
– dans l’usage de celui-ci (réparabilité)
– dans l’esthétique de l’objet mobilier (présence de l’élément valorisée
et valorisante)
*Yvonne Brunhammer, Le beau dans l’utile : Un musée pour les arts décoratifs,
1992, éditions Découvertes Gallimard, isbn 978-2070531967
Un design sous contrainte
Ce premier projet de DSAA1 DP, proposait aux étudiants de travailler avec un seul et unique tasseau de pin de deux mètres linéaires en partant de l’incitation suivante :
« La réduction qui est en jeu, si elle consiste à se débarrasser du superflu, cherche l’essence même de la chose afin de garder ce qui a le plus de saveur. Il s’agit d’une réduction au sens culinaire du terme, qui consiste à extraire ce qu’il y a de plus savoureux. Ainsi, malgré les nombreuses contraintes, le travail du designer consiste à faire exister quelque chose de l’ordre d’un excédent qui fait exister un rapport poétique à la chose produite. L’éco-design est en cela cette activité productrice qui n’est pas indifférente à la bonté et qui opère plus que jamais la rencontre de la sagacité, en tant que sagesse pratique et de l’art, dans sa relation à la technè. »*
Selon cette citation de Sophie Fetro, les étudiants se sont attaché à :
– Optimiser la matière mise à disposition
– Rendre l’objet utile en faisant naître du peu, une forme utile
– Rendre l’objet poétique en faisant naître du peu, une forme de beauté
*Sophie Fetro, Éco-desing, une Tautologie, in Poïétique du design, éco-conception ? ,collection Esthétiques -> Ars, 2015, L’Harmattan, isbn 978-2-343-05737-8
LE DSAA à la France Design week
Dans le cadre de la FRANCE DESIGN WEEK 2024, les étudiants de DSAA1 ont investi l’esplanade du rectorat de Limoges pour un workshop d’intégration de 5 jours à l’issue duquel les mobiliers produits et la signalétique seront installés pour 2 ans sur le site de la caserne Beaublanc qui hébergera le personnel du rectorat durant les travaux effectués sur le site actuel. “Simplicité ?”, thème de l’édition 2024, a amené les étudiants et enseignants à se pencher sur la notion d’aménité, ou comment amener un peu de confort et d’attention par de menus aménagements, à des usagers qui évolueront dans des conditions assez précaires durant deux années.